Compte personnel de formation : on aurait tort de s'en priver !
Faire un stage de yoga, suivre des cours d’arts plastiques, apprendre la cuisine gastronomique… Ne rêvez pas non plus, la formation professionnelle n’est pas faite pour cultiver vos loisirs. Votre entreprise peut tout à fait vous financer une formation, mais c’est précisément le caractère professionnel qui doit guider le choix de cette dernière. Et pour vous permettre d’acquérir de nouvelles connaissances, valider des compétences, renforcer votre expérience pour survivre dans la jungle de l’emploi, il y a le compte personnel de formation (CPF). Ça vous intéresse ? On vous en dit plus !
Le CPF, qu’est-ce que c’est ?
Anciennement DIF (droit individuel à la formation), le CPF, pour compte personnel de formation, doit sa nouvelle dénomination à la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle. Des acronymes, encore des acronymes… Vite, la traduction !
Un compte pour toute la vie professionnelle
Le compte personnel de formation permet de comptabiliser des droits individuels à la formation. Sa mission ? Contribuer à votre future employabilité et à la sécurisation de votre parcours professionnel en vous donnant le droit de vous former. Il concerne toute personne dite « active ». C’est-à-dire qu’à partir de vos 16 ans et jusqu’à votre départ à la retraite, vous bénéficiez d’un compte personnel de formation. La particularité du CPF tient au fait qu’il soit rattaché à votre personne et non plus à votre statut ou à votre contrat de travail. Peu importe si vous changez de job ou vous reconvertissez, il vous suivra tout au long de votre vie professionnelle. Vos droits restent acquis !
Un compte personnel pour tous
Le CPF s’adresse à tous, ou presque. Vous pouvez en bénéficier si vous avez 16 ans et plus (ou 15 ans si vous avez signé un contrat d’apprentissage et appartenez à l’une de ces catégories :
Vous êtes salarié et avez effectué une durée de travail supérieure ou égale à la moitié de la durée légale de travail (1 607 heures) pendant l’année 2019
Vous êtes salarié à temps partiel
Vous êtes travailleur indépendant
Vous êtes agent public (fonctionnaire, contractuel ou ouvrier d’État)
Vous êtes demandeur d’emploi et avez cumulé des droits à la formation au cours d’une précédente période d’activité
Vous êtes une personne handicapée travaillant dans un Esat
Vous êtes saisonnier et un accord cadre ou une décision de l’employeur prévoit votre droit au CPF.
Le CPF en application
Maintenant que ces acronymes n’ont plus de secret pour vous, on vous explique comment appliquer le CPF à votre situation.
Que devient mon DIF ?
Rappelez-vous, le CPF s’est substitué au droit individuel à la formation (DIF) le 1er janvier 2015. Mais que deviennent les heures de DIF acquises avant cette date ? Soyez sans crainte, la loi a prévu le coup. Le reliquat des heures que vous n’avez pas consommées pourra être transféré vers votre nouveau CPF.
Attention : pour utiliser vos heures acquises au titre du DIF, vous devez impérativement inscrire le montant de vos droits sur le site www.moncompteformation.gouv.fr, avant le 31 décembre 2020.
Créer son compte en ligne
Ah… la numérisation de l’administration ! Bonne nouvelle, pas besoin de parcourir des kilomètres de couloirs pour accéder à votre CPF : il vous suffit de vous rendre sur le site officiel moncompteformation.gouv.fr et de créer votre espace personnel sécurisé.
Pour quoi faire ? C’est très simple, votre compte vous permettra de connaître votre crédit de formation en euros, d’obtenir des informations sur les formations dont vous pouvez bénéficier, et d’avoir accès aux tarifs et aux moyens de financement.
Comment l’alimenter ?
Autrefois comptés en heures, vos droits sont aujourd’hui acquis en euros, et ce depuis le 1er janvier 2019. Rassurez-vous, les heures acquises au titre de votre ancien DIF seront converties en euros à raison de 15 euros par heure.
Le CPF est géré par la Caisse des dépôts et consignations. Il est automatiquement alimenté en euros à la fin de chaque année et, le cas échéant, complété par des versements (à votre initiative ou à celle de votre employeur). Il est calculé au prorata pour les salariés dont le temps de travail est inférieur à 50 % du temps complet. En fonction de votre statut et du temps de travail, les montants acquis au titre de vos droits à la formation et les plafonds associés varient entre 500 et 800 euros par an.
N.B : les jours d’absence pour congé familial (maternité, paternité, adoption), maladie professionnelle ou accident du travail sont entièrement pris en compte dans le calcul des droits à la formation.
Comment l’utiliser ?
Vous êtes le seul à pouvoir utiliser vos droits, mais rien ne vous y oblige.
Si vous êtes salarié et que la formation a lieu hors du temps de travail, vous n’avez aucune autorisation à demander à votre employeur. En revanche, le temps que vous y consacrerez ne sera pas indemnisé ou rémunéré.
Si la formation a lieu en partie ou en totalité sur le temps de travail, l’accord de votre employeur est nécessaire. Vous êtes alors tenu de lui demander son autorisation au minimum 60 jours avant le début de la formation si elle dure moins de six mois et 120 jours avant dans les autres cas. À compter de la notification de cette demande, votre employeur dispose de 30 jours pour y répondre. S’il n’y répond pas, tant pis, le silence vaut acceptation !
N.B. : les heures de formation effectuées pendant le temps de travail sont assimilées à un temps de travail effectif et donnent lieu au maintien de votre rémunération.
Qui paye ?
Si le solde en euros de votre CPF est suffisant, vous pouvez bénéficier d’une formation correspondant au montant que vous avez cumulé. S’il est insuffisant, elle peut être financée par l’OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) dont dépend votre entreprise. Vous pouvez également le compléter vous-même ou demander à votre employeur d’y abonder.
Les formations éligibles
Difficile de s’y retrouver dans la jungle des formations professionnelles… Heureusement, le site officiel du compte personnel de formation répertorie depuis janvier 2019 la liste officielle des formations éligibles. On l’a résumée pour vous !
Obtenir une certification professionnelle
Ce sont des formations qui débouchent sur une qualification ou une certification professionnelle. Elles permettent ainsi aux demandeurs d’emploi ou aux personnes en recherche d’une reconversion professionnelle d’accéder facilement à un métier « qui recrute » (auxiliaire de vie sociale, aide-soignant, serveur, aide-cuisinier, attaché commercial, agent de sécurité, infirmier, etc.)
Acquérir des connaissances et compétences
« CLéA ». Non, il ne s’agit pas du nom du dernier modèle girly de Renault. Derrière ce pseudo attrayant se cache une série de formations éligibles au CPF faisant partie du « socle de connaissances et de compétences ». Tout un programme.
Concrètement, c’est un certificat qui vous permet d’évaluer vos compétences dans sept domaines clés :
S’exprimer en français
Calculer, raisonner
Utiliser un ordinateur
Respecter les règles et travailler en équipe
Travailler seulet prendre des initiatives
Avoir l’envie d’apprendre
Maîtriser les règles de base : hygiène, sécurité, environnement
Son objectif ? Offrir un diplôme à ceux qui n’en ont pas. Autrement dit, il s’adresse à ceux qui n’ont pas ou peu de qualifications académiques, mais qui veulent prouver à leur futur employeur qu’ils maîtrisent les compétences de base. Valider des acquis d’expérience Dès lors que vous justifiez d’au moins un an d’expérience professionnelle dans un domaine, vous pouvez obtenir une certification susceptible d’en attester. Ce diplôme, titre ou certificat doit seulement être inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Cela permet de mettre en cohérence sa certification avec son niveau de responsabilités et de booster sa confiance en soi. Toujours plus de formations Dans le but de vous donner absolument tous les outils pour rester dans la course sur le marché de l’emploi, vous avez également la possibilité de passer votre code ou votre permis de conduire, de suivre des cours pour lancer votre entreprise ou auto-entreprise, et même de réaliser un bilan de compétences… En bref, le CPF, c’est votre DIF en mieux !
Gabrielle de Loynes Rédacteur & Photographe
Posté par
Januelle J.PERSON
SophroPsy06
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